Comment tomber enceinte rapidement ?
Ovulation, fécondation, période de fertilité… Concevoir naturellement un enfant nécessite la réunion de plusieurs conditions. Le délai de conception est plus ou moins long. Comment tomber enceinte rapidement ? Que faire quand la grossesse ne vient pas ? Et pourquoi ? Explications et conseils de Léa Marchal, sage-femme.
Le fonctionnement de l’ovulation et la fécondation
Les rapports sexuels vaginaux (en période d’ovulation chez la femme) sont le pré-requis d’une grossesse naturellement provoquée.
La fécondation (la rencontre entre un spermatozoïde et un ovule) n’est possible qu’aux alentours du 14e jour du cycle menstruel féminin, qui correspond à l’expulsion d’un ovule par un des ovaires. Il est important de retenir que l’ovulation survient environ 14 jours après le premier jour des règles (qui marque le début du cycle menstruel). Léa Marchal précise toutefois que « la longueur et la durée des cycles varient énormément entre les femmes. Il est donc vraiment difficile de déterminer avec précision la période d’ovulation ». Sur un cycle menstruel de 28 jours, la période de fertilité peut être comprise entre le 8e jour (ovulation précoce) et le 15e jour. Les rapports sexuels réguliers pendant cette période favorisent le déclenchement d’une grossesse. La grossesse se manifeste notamment par l’aménorrhée (absence des règles) en plus d’autres symptômes.
Tomber enceinte rapidement après l’arrêt de la pilule
En tant que contraceptif hormonal, la pilule contraceptive a pour effet de bloquer l’ovulation et de mettre en sommeil le cycle menstruel. L’arrêt de la pilule, ne signifie pas automatiquement que la fécondation est immédiatement possible. La sage-femme précise à ce sujet qu’ » il n’y a pas de délai de reprise de l’ovulation après l’arrêt de la pilule décrit de façon certaine dans la littérature scientifique ». Ce délai peut varier de quelques semaines à plusieurs mois, selon les femmes.
Après le retrait d’un stérilet ou d’un implant
En dehors de la pilule, l’arrêt de tout autre moyen contraceptif (implant contraceptif, stérilet) est bien sûr une autre condition sine qua non pour tomber enceinte. Un stérilet au cuivre ne bloquant pas l’ovulation, une grossesse peut être obtenue rapidement après son retrait. Dans le cas d’un stérilet hormonal, le délai est semblable à celui de la pilule et ne peut être déterminé avec exactitude.
Chez la femme, la fécondabilité est la plus élevée entre 20 et 25 ans
Après un accouchement
Le retour des règles après un accouchement, que l’on appelle « retour de couche », intervient 6 à 8 semaines après la naissance si la femme n’allaite pas. Une ovulation est toutefois possible plus tôt, ce qui signifie donc qu’il est possible pour une toute jeune maman de tomber enceinte très rapidement après son accouchement.
Freins à une grossesse
De nombreux facteurs ont une incidence sur la fertilité de l’homme ou de la femme,qui cherchent à concevoir un enfant.
• Age
Chez la femme, la fécondabilité est la plus élevée entre 20 et 25 ans. Celle-ci décline lentement jusqu’à l’âge de 35 ans, puis diminue ensuite rapidement. Le délai de conception peut donc augmenter sensiblement à partir de 30 ans, de même que les risques de grossesse pathologique.
Chez l’homme, l’âge peut devenir un facteur influent à partir de 45 ans (altération des spermatozoïdes).
• Tabac et alcool
La consommation régulière -dans des proportions importantes- de tabac et d’alcool influe sur la fertilité du couple. Parmi les principales conséquences observées on peut citer l’allongement du délai de conception, la diminution de la réserve ovarienne chez la femme (tabac) et la réduction de la quantité et de la qualité des spermatozoïdes (tabac).
• Facteurs environnementaux
L’exposition répétée à plusieurs facteurs environnementaux (ex : notamment dans l’exercice de certains métiers) a également une incidence sur la fertilité. Parmi les produits nuisibles citons certains solvants libérant des substances volatiles (ex : colle, peinture, cosmétiques, etc.), des métaux lourds, des pesticides et insecticides (concernant notamment les travailleurs agricoles), les radiations.
• Autres facteurs connus
L’anorexie et l’obésité chez la femme ainsi que le stress peuvent parfois causer l’interruption de l’ovulation chez la femme et sont considérés comme des facteurs influençant la fertilité.
L’infertilité
Léa Marchal explique que l’on parle d’infertilité « après 1 an de rapports sexuels réguliers non protégés chez un couple ayant un désir de grossesse ». Dans deux tiers des cas il s’agit d’infertilité primaire « lorsqu’il n’y a jamais eu de grossesse au sein du couple », le tiers restant étant concerné par « l’infertilité secondaire, lorsqu’au moins une grossesse a pu être obtenue, qu’elle ait été menée à terme ou pas ». Concernant la prise en charge, la sage-femme rappelle que « l’exploration de la fertilité doit avoir lieu après 1 an. Une durée néanmoins réduite à 6 mois si l’âge maternelle est supérieure à 35 ans ou si elle souffre d’une pathologie génitale connue (endométriose, antécédents de grossesse extra-utérine, traitement gonadotoxique) ». Selon la pathologie diagnostiquée, un traitement peut être envisagé, qui aura pour but d’augmenter les chances de conception.
• Infertilité féminine
Certains facteurs hormonaux ou anomalies physiques peuvent expliquer la difficulté à concevoir naturellement un enfant, ou à le porter au terme de la grossesse, chez certaines femmes. Parmi les principales causes citons, les troubles de l’ovulation (qui touchent 1/3 des femmes) l’atteinte des trompes de Fallope, l’infertilité dite » tubulaire » (trompes bouchées ou absentes), les facteurs utérins (ex : malformation) et endométriose (formation anormale de tissu en dehors de l’utérus), les facteurs cervicaux (mauvaise qualité de la glaire cervicale) et les facteurs immunitaires.
• Infertilité masculine
Plusieurs causes possibles parmi lesquelles la production insuffisante de spermatozoïdes, une malformation des spermatozoïdes, des anomalies testiculaires, des causes endocriniennes et des anomalies génétiques.
Traitement et procréation médicalement assistée
Des traitements hormonaux peuvent être préconisés chez la femme, comme une stimulation ovarienne en cas de trouble de l’ovulation. Ce type de traitement peut être une étape préalable à la fécondation in vitro (FIV). Chez l’homme une supplémentation en vitamine C améliore la qualité du sperme (mobilité) et augmente le nombre de spermatozoïdes.
Des techniques de procréation médicalement assistées (PMA) sont envisagées si aucune grossesse n’est obtenue naturellement et selon le type d’infertilité identifié : la FIV (fécondation in vitro), l’insémination artificielle. Ces procédures peuvent être réalisées avec le sperme et les ovocytes du couple ou grâce à des dons anonymes.
Comment booster sa fertilité ?
S’il n’existe pas de méthode infaillible qui permettrait de tomber enceinte rapidement à coup sûr, il est néanmoins possible de mettre toutes les chances de son côté en observant quelques règles :
- Arrêter la cigarette
- Limiter la consommation d’alcool et d’excitants
- Prendre une supplémentation en acide folique
- Faire du sport
- Diminuer les sources de stress
- Veiller à maintenir un IMC (indice de masse corporelle) ni trop bas, ni trop élevé
CONCEPTION